Ma double formation de restaurateur de tableaux et de peintre en décors me permet d’intervenir sur de nombreux chantiers du patrimoine.
Je suis régulièrement sollicité pour la restauration des intérieurs d’églises, de châteaux, d’hôtels particuliers, de maisons de maîtres, etc. Mes interventions concernent autant le secteur privé que le secteur public
Mon champ d’intervention est vaste. Je restaure aussi bien des peintures sur toiles que des décors peints réalisés directement sur un mur. Dans ces deux domaines « la règle de réversibilité » fait partie intégrante de mon savoir faire et de mes préoccupations. Les produits de restauration que j’utilise peuvent être éliminés facilement en prévision d’une restauration future sans dégrader l’œuvre originale.
Je restaure également des imitations marbres, des imitations bois, des décors peints et de la dorure de toutes les époques.
De nombreux clients me contactent dans le but de recréer des décors peints à l’identique. C’est une approche de la peinture qui nécessite une connaissance approfondie des techniques et des courants picturaux anciens. Mes 30 ans d’expérience professionnelle me permettent d’œuvrer dans ce type de création avec passion.
Déroulement de la restauration de mobilier liturgique dans une église :
A titre d’exemple, j’ai été sollicité par une paroisse pour restaurer deux autels latéraux, ainsi qu’un maître autel. Après un diagnostic concis et compte tenu du mauvais état de la peinture des boiseries, nous avons décidé d’un commun accord avec le client, de nous orienter vers une recréation peinte dans le style du mobilier existant. Datant de la fin du XVIIIème siècle, les autels latéraux sont composés d’un tombeau, dont le tablier est rythmé par des tables saillantes. Le retable plus imposant est flanqué de part et d’autre de colonnes à chapiteaux de style corinthien. Au centre, se trouve une niche avec une statue de Marie sur l’autel latéral gauche, et de Joseph sur celui de droite. Ces deux niches sont surplombées par un trumeau d’imposte, dont les peintures tendues sur toile datent de la même époque. Ces deux autels ont toutes les caractéristiques du style baroque rhénan. Les ornements, les moulures, les rinceaux s’enroulent agréablement entre eux et n’évoquent aucune exubérance.
Le maître autel est plus simple : il est composé d’un tombeau d’une facture identique à celle des autels latéraux et d’un magnifique tabernacle en bois de rose.
La décoration peinte des autels en très mauvais état, (bois de fil en faux chêne, sans maille, ni ronce) a certainement été réalisée au début du XXème siècle. Les dorures et statues sont entièrement encrassées par la patine du temps.
Bien entendu, l’objectif de la restauration est de redonner corps à ce mobilier ainsi qu’une présence esthétique et stylistique.
Dans un premier temps à l’aide d’un scalpel, j’ai gratté le faux bois afin de relever l’essence du bois naturel. Sous 5 ou 6 couches de peinture j’ai découvert que le bois était parfois du chêne et souvent du sapin.
Nous avons vite abandonné la solution du décapage total des meubles. Afin de retrouver un programme iconographique équilibré et en interaction entre chaque autel, je me suis inspiré du tabernacle du maître autel, celui-ci étant plaqué de marquèterie en bois de rose.
Prenant en compte ces critères, j’ai proposé à mes clients des études que j’ai dessinées et peintes à l’aquarelle de manière a ce qu’ils se fassent une idée précise de l’ensemble après mon intervention.
L’étude retenue fût approuvée à l’unanimité par le conseil municipal.
Durant 4 mois, j’ai œuvré à la réalisation des 3 autels, pour la majeure partie en bois, j’ai peint en trompe l’œil une marqueterie en bois de rose dans le même esprit que celui du tabernacle.
Sur les colonnes, j’ai peint un marbre qui imite le vert de mer. Dans les niches où se trouvent les statues, j’ai peint un drapé en trompe l’œil. Sur la majeure partie des ornements j’ai posé de la feuille d’or à 22 carats. Pour les tableaux qui se trouvent au niveau des impostes, le traitement de restauration a nécessité un allègement des vernis, la fixation de la couche picturale, une retouche couleur ainsi que l’application d’une couche de vernis de protection.
En ce qui me concerne, la restauration du patrimoine est un métier à part entière et, avant tout, une véritable vocation !